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 Texte numero 0012

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Bratak

Bratak


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Guilde : Petit Tavion
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MessageSujet: Texte numero 0012   Texte numero 0012 Icon_minitimeLun 1 Sep - 12:33

Alexei

La d’où je viens, y a pas trente façons de s’en sortir. La d’où je viens, c’est marche ou crève, y a pas d’enfance, il fait froid, très froid. La vodka coule à flots. Tout le temps. Parce que la bas, le soleil c’est pour les riches. Ouais, c’est pas le panard. J’y repense de temps en temps entre deux matchs, parfois à la mi temps. Ça m’arrive pas très souvent je dois dire, parce que y a des choses qu’il vaut mieux oublier.
Je m’ennuie assez en fait, qu’en j’y pense.
Je regarde ce casque voler, la bouche du type cracher dents et morceaux de chocomuscles. Je lui avais dit de ne pas manger en jouant, c’est ça le problème avec ces barres, elles rendent accro. Le speaker annonce sa mort. Moi je m’en fout, je pense même que je lui ai rendu service. Une lente agonie que je lui ai évitée.

We will, we will rock you…

Avant je dessinais, truc de gonzesse qu’on me disais, va à la mine, prends toi ça, ça t’apprendra à jouer à la fillette. Tu veux jouer à la fille ? Alors on va te traiter comme une fille. Des années durant j’ai serré les dents. J’ai jamais pleuré, ni crié, je leur ai pas donné ce plaisir, j’en ai bavé ça c’est sur, mais depuis je suis blindé.
Et puis j’ai découvert le hockey. Sport rude pour un pays rude. Moi et Vladimir mon presque frère. Mieux que frère en fait, lui n’avait pas essayé de me tuer. Epaule contre épaule. La paire de l’enfer. Je faisais un tout autre genre de dessins. Sur la glace d’abord, mes trajectoires imparables m’assuraient l’opportunité de dessiner ensuite de ma crosse les motifs les plus compliqués. Passements, feintes, dérapages contrôlés, frappes millimétrées, on imagine pas comme sport et art sont proches. Du moins on disait de moi que j’élevais ce sport au rang d’art. Peut-être que je suis pas normal. Déphasé qu’on m’a dit. J’en ai trop vu, trop vécu, trop supporté. Maintenant, si on doit rendre des comptes à quelqu’un c’est à moi.

I was made for loving you baby, you were made for loving me …

Je n’y vois plus rien, le froid de la patinoire m’engourdis et mes tempes battent au rythme binaire de Kiss. Je pense à elle. Mon ange de blondeur. Là bas…
Seul mon petit rayon de soleil venait me réchauffer le cœur… et la vodka bien sur. Ma petite Wanda. Ma beauté glacée… Ma cousine. Froide pour tout le monde, elle était la pour moi, mais je les voyais qui lui tournaient autour. Cette tigresse des steppes glacées savait se défendre. Mais au cas où, j’étais jamais loin. Jusqu’au jour…

I can’t get no, satisfaction…

Feinte à droite, coup à gauche… Je lui passe sur les vertèbres… Oups. Pas fait exprès pour le coup. Mais bon, on va pas en faire un drame n’est-ce pas ?
Et voila le match est déjà fini. Faute de combattant. Je regrette mon pays. Ils étaient plus costauds. Et les flics moins regardants. Je sens encore une fois tous les regards braqués vers moi. C’est pas grave, cette fripouille de Simon saura qui arroser une fois de plus.
Ha ! C’est ma chanson qui passe, écoutez, ça m’en rappelle des choses.

High way to hell, I wanna highway to hell

Les années passaient, j’avais perdu Vladimir de vu et ma Wanda étaient devenue ce que l’on espérait d’elle. Une beauté sans égale. Moi pour ma part j’étais sur le point de signer chez les Eastwoods de Clintz City. Un bon pour le paradis. Rien ne pouvait être pire que chez moi. A moi la richesse et la vodka à volonté. Et surtout Wanda, j’allais pouvoir la tirer de l’ornière. Elle aurait tout ce qu’elle méritait. On lui trouverait un bon mari qui se comporterait bien. En tout cas à ça j’y veillerais. Le bonheur, c’était donc ça. Futilité. Court instant qui me fit ressentir encore plus amèrement la douleur de la vie.
L'armée du Vlouchikistan était devant chez elle, alors même que j’allais la chercher. Mon sang ne fit qu’un tour. Je ramassais un bout de bois qui traînait et me mis à l’œuvre. Je me battais à la sale, pas comme sur un ring, pas comme les gens biens. Moi je me battais comme dans les rues. Je crevais un œil, mordis un bras qui m’entourait, fracassait tout ce qui passait. Finalement maîtrisé, je le vis, lui mon plus qu’ami, mon plus que frère, arborant fièrement des galons tout neufs. Un sourire sadique aux lèvres.
- J’avais besoin d’un cadeau pour un ami, me susurra-t-il à l’oreille. Ils en feront une bonne esclave dit-il en léchant mes larmes sur mes joues.
On m’a dit que même à ma naissance je n’ai pas pleuré. Trop de trahison, trop de peine. Wanda !!! Ou es tu maintenant ???
Je lui arrache une de ses mèches vertes avec les dents. Ses fameux cheveux verts, l’héritage du nucléaire. Ce qui arrive quand on vit dans un taudis radioactif. Je l’entends crier, maigre compensation. Puis plus rien…


C’étaient des femmelettes cette équipe de Troudushmuk City, des gonzesses en collant avec des cannes en guise de sac à main. J’aurais peut être pas du y aller si fort. Mais bon moi et les regrets ça fait deux. J’enquille sec histoire de dormir et je me réveille alors que les toits de Clintz city apparaissaient dans les hublots empoissés de cette pollution qui donne à tout la teinte sinistre et glauque de l’agonie. Un éclat blond. Wanda !!!
- Non monsieur moi c’est Clara, je suis votre hôtesse de l’air, vous désirez boire quelque chose ?
Vodka, répondis-je laconiquement.
Elle s’éloigna en parlant entre les dents : « ces hommes tous les mêmes, tous des porcs. »

Wanda. Quelque part dans le monde, tu m’attends et je te retrouverai dussé-je y passer ma vie.
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Bratak

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MessageSujet: Texte numero 0012   Texte numero 0012 Icon_minitimeLun 1 Sep - 12:33

Loma noju

Clintz City. Ville moribonde. Du moins c’est ce que l’on dit d’elle depuis déjà combien ? 1 siècle ? Deux peut-être. Elle est comme ces vieillards qui toussent à s’en arracher les tripes et qu’on voit trépasser d’un instant à l’autre mais qui finissent toujours par vous enterrer.
Le Polit, le gouvernement actuel, ne laissera sûrement à terme pas plus de traces que les Nazis Communistes ou encore la fabuleuse dynastie du roi Lune. Mais ce qui est sur, c’est que le Polit est bien plus occupé par son destin que par les égouts. D’ailleurs, qu’importe ce qui y rampe tant que cela ne remonte pas à la surface. C’est le dogme de beaucoup notamment de la famille Montana qui y déverse beaucoup de choses … embarrassantes.

Clintz City, ville de tous les vices. Ville maudite entre toutes. Combien de drames a-tu observé sans ciller ? Combien d’innocents as-tu absorbé ? Etrange bête capricieuse et sans pitié. Cette souffrance tu la digères et jamais tu ne la rejettes. Mais parfois…

Il rampait. Comme toujours. Dans le noir. Parfois, à la faveur d’un interstice, il apercevait l’extérieur. Qu’est-ce que c’était que tout ce bruit, toute cette agitation ? Il n’en savait rien et à vrai dire ça l’effrayait. Hum ! Un rat ! Délicieuse petite boule de poils ! Il n’en fit qu’une bouchée. Lui, le fils de personne. L’abandonné des égouts. L’enfant sauvage.
Son quotidien n’était pas fait de grand-chose. C’est l’apanage de ceux qui passent plus de temps à survivre qu’à penser. Et penser, ça il ne le faisait pas beaucoup.
Les égouts, passé l’odeur quelque peu repoussante, recelaient de nombreuses curiosités. Les aligorats, une espèce nouvelle de rongeur carnassiers, les épouvantacules, une espèce qu’on ne trouve nulle part ailleurs qu’à Clintz City, une sorte d’araignée chauve-souris poulpe, de plus classiques races de serpents fluorescents et des scarabées d’un mètre.
Pour vous cela peut peut-être paraître quelque peu bizarre et pour beaucoup cela l’était bel et bien. Mais tout s’explique quand on se rapprochait du centre névralgique des égouts. La grande station d’épuration.
Bien entendu, dépassée par la masse de déchets déversés, elle ne marchait plus depuis des lustres mais servait à la perfection comme laboratoire au docteur Vryer, l’éminent spécialiste du génome et surtout fidèle expérimentateur du Dr Gheist.
Instinctivement l’enfant restait à distance de cette station. Les bruits, d’une part, n’étaient pas encourageants, mais en plus les espèces toujours plus bizarres et dangereuses pullulaient dans ce coin. Pourtant plus fort encore que l’instinct de survie, la curiosité l’emportait et le garçon s’approchait chaque jour un peu plus. Jusqu’au jour…
Des voix s’approchaient de lui, il ne put reconnaître les traits pourtant caractéristiques de Brutox. L’autre personne, dans l’ombre avait la voix froide et calculatrice de ceux qui donnent des ordres et qui analysent tout. Se jetant derrière un fut cabossé, il ne remarqua pas la bouteille qui gisait à ses pieds. Erreur fatale.
- Brutox, va voir. Vite ! dit l’ombre d’un ton sec.
- Patron, petite chose, caché. Vivant.
- Amène.

Quand le petit rouvrit les yeux, il ne put voir tant la lumière froide, clinique, lui brûlait ses rétines si peu habituées à la lumière. Des tuyaux étranges l’alimentaient d’une matière bleuâtre alors que des nausées terribles lui déchiraient le ventre. Il hurlait son langage désarticulé mais personne ne venait. Il hurlait simplement de douleur. Que pouvait-il espérer lui qui ne connaissait personne ?
Pourtant le Docteur Vryer, contrairement à ce que l’on pourrait croire, s’occupa de lui. Simple défi scientifique ? Certainement ! Cependant l’enfant y trouvait son compte lui qui ne connaissait rien d’autre que le noir et la solitude. Il y trouva même un nom.
- Loma Noju, on t’appellera petit. Un peu comme ce joueur de rugby dont tu es la parfaite anti-thèse, rachitique insecte !

Au fil des jour, le petit gonflait, grandissait, s’épaississait. Jusqu’à en devenir imposant. Une sorte d’éléphant dans un bocal. Quand un jour, une explosion retentit.
- Mort à la barre choco-muscle !!!
- Mort aux faux athlètes !!
Marina et Eyrton entrèrent en furie dans le laboratoire balayant tout sur son passage, détruisant éprouvettes et échantillons.
- Mais… que faites-vous ? Criait Vryer, complètement abasourdi par cette interruption inattendue. Je n’ai rien à voir avec tout ça ! Arrêtez !
C’était apparemment une erreur grossière, mais que voulez-vous, les sportifs ne remettent rarement en cause leurs sources même quand elles sortent de la bouche désoeuvrée d’un fumeur impénitent tel que Ben.
Le petit Loma, qui d’ailleurs n’était plus si petit que ça, se terrait du mieux qu’il pouvait de toute sa masse dans un coin. Marina s’approcha de lui, lui retira quelques tuyaux et admirant sa musculature…
- Eyrt !! Je crois qu’on a trouvé le pilier qu’on cherchait pour l’équipe de rugby ! Avec un gars comme ça la mêlée sera du tonnerre.
- Hé toi ? Tu parles ? C’est quoi ton nom ?
- Meje m’épel … Loma Noju.
- Tu vois ! Il a déjà un nom qui fait Rugby. On l’emmène.

Sacrée ville quand même. Tu nous en réserves des surprises. Surtout des mauvaises mais quand même. Il est ressorti de l’égout tout pâle. Croyez le ou non mais six mois plus tard il avait un bronzage à en faire pâlir un Ulu watu. Et il se plaisait au milieu de tous ces sportifs ! Certes, niveaux neurones ils ne cassaient pas trois pattes à un canard mais Loma, lui, les appréciaient à leurs juste valeur : des gens qui courent, qui mangent, dorment, crient souvent et surtout, qui ne se posent pas de questions et encore moins aux autres.

Sacrée ville quand même. Sacrée ville. J’en vois des choses vous savez ! Je pourrais en raconter ! Comme quand Rosa et Rubie sont arrivées en ville. Je pourrais vous dire que ces idiots de Sentinels ne se sont pas encore aperçus qu’ils sont sur écoute depuis des années. Qui en profite ? Mais les Montana bien sur !! C’est comme la fois où Collin et Dorian ont bizuté le petit nouveau Frankie Hi, en l’envoyant livrer des pistaches à Kiki, chose qui l’insulte au plus haut point ! Allez comprendre ? Un singe insulté par des pistaches ? Moi je sais pourquoi. Moi je sais tout.
Mais c’est une autre histoire.
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